Aider les parents et les grands-parents à aider les jeunes à progresser en maths !


Les parents...

 Il n'est pas nécessaire d'avoir des parents bons en maths pour réussir excellement en mathématiques.

Il n'est pas non plus suffisant d'avoir des parents à l'aise avec les mathématiques pour y connaître le succès.

Il n'est même pas nécessaire que les parents soient bons en maths pour qu'ils puissent aider leurs jeunes à progresser en maths. (Au contraire, les parents trop bons en maths ont un handicap : si les parents prennent l'habitude de faire les exercices du jeune à sa place, ils l'empêchent de faire l'expérience Eurêka ! essentielle à la réussite en maths !) 

Ni nécessaire, ni suffisante, une certaine connaissance des mathématiques par les parents est toutefois un facteur globalement favorisant, même si ce n'est pas le seul. 

Comment améliorer la compétence des parents à aider les jeunes à progresser en mathématiques ? Quels aspects de cette compétence ne demandent aucune connaissance en mathématiques ? Comment un apaisement de la relation personnelle du parent aux mathématiques peut-il jouer en faveur de la réussite en maths du jeune ?




Je reviendrai sur toutes ces questions, mais pour aujourd'hui je veux juste dire quelques mots sur la possibilité d'aider en maths un jeune qui en fait la demande, sans connaître soi-même les maths en question. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais jusqu'à présent dans ce blog je n'ai pas écrit une seule équation. Ce n'est pas l'objet de ce blog. 

Les principes pour la réussite des objectifs que l'on poursuit sont universels, toute la question ici est de les préciser et de les utiliser dans le cas spécifique des mathématiques. La méthode Eurêka ! pour les maths consiste à favoriser au maximum tout ce qui permet d'éprouver la joie de comprendre ce que l'on ne comprenait pas jusque là et dont souvent on ne comprenait même pas ce qu'on n'y comprenait pas - vous me comprenez ? 😄

Il est très facile au parent à qui le jeune vient demander de l'aide de faire quelques suggestions simples même sans rien connaître au problème :

    - Comprends-tu chaque mot de l'énoncé ?

    - Peux-tu retrouver quelque part (notes de cours, livre, copain, blog du prof de maths de cette année, ou de l'année dernière ;-) wikipedia, etc...) le sens des termes mathématiques dont tu ne connais pas ou ne comprends pas le sens ?

    - Peux-tu considérer une situation analogue mais plus simple ? Quels sont les exemples les plus simples possibles de ce dont parle l'exercice ou le problème ?

    - Pourrais-tu faire aux crayons de couleur un dessin exprimant le problème ?

    - As-tu mis Forest sur ton smartphone ? 

    Si le jeune vous demande de l'aide en maths, une telle liste de questions générales peut parfois être utile, mais à mon avis le point le plus important est de bien comprendre le rôle central de l'expérience Eurêka ! pour les mathématiques. 

    Cela veut dire qu'il va falloir que le jeune se rebelle à la fois contre la marée des perturbateurs de l'attention - les notifications incessantes - et contre une certaine injonction ambiante à la médiocrité. 

    Mais vous-même, êtes-vous convaincu(e) que votre cerveau, bien plus génial que ce que l'on croit souvent soi-même, pourrait fort bien, si vous le souhaitiez et que les conditions favorables étaient réunies, dominer parfaitement tout le programme de mathématiques au moins jusqu'au master ou à l'agrégation ? Je ne dis pas que c'est ce qui va arriver, encore une fois il n'est pas nécessaire d'être bon en maths pour aider les jeunes à y  progresser de façon exponentielle ! Mais avez-vous l'idée que ce serait en principe possible ? Et surtout, avez-vous - en maths ou ailleurs, l'expérience de ces Eurêka ! et savez-vous ce qui peut les favoriser ? 

    Soyons clairs : si le jeune ne vous demande pas d'aide, vous ne pourrez rien faire pour lui. En tout cas rien directement. Mon conseil dans ce cas : fermez votre ordinateur, la radio et la télé, trouvez un espace aussi calme que possible pour marcher ou s'asseoir avec feuilles et crayons, ou en lotus sur votre zafu, coupez en tout cas les notifications de votre téléphone, réfléchissez à tout cela, ou à rien, ou à tout autre chose, et surveillez si apparaissent des Eurêka ! C'est comme les dauphins et les phoques sur les côtes normandes : c'est relativement rare, mais ça arrive ! Et même, je peux en témoigner, de plus en plus souvent. En tout cas plus souvent que les vols de pingouins. 

& les grands-parents ?

 Lorsque des jeunes qui souhaiteraient progresser en maths ont la chance d'avoir des grands-parents qu'ils peuvent voir régulièrement, ils doivent savoir que ceux-ci disposent bien souvent d'un atout formidable que les parents n'ont pas toujours pour les aider : ils peuvent bien plus facilement favoriser pour eux la création d'un environnement eurêka-compatible, un espace offert à la possibilité d'exercer son attention tranquillement sur le problème posé. 




    Car il faut en effet, d'abord et avant, tout un espace. Un espace physique, bien sûr - un bureau, ou un coin bureau, mais si le jeune vous visite, ça peut aussi être la table de la cuisine où vous lui préparez un thé - un "espace de temps", mais aussi et surtout un espace mental

Si vous suivez ce blog, vous connaissez mon avis sur le sujet (voir La Compétence n°1 pour Réussir en Maths), avis qui n'a rien d'original, tous les spécialistes du sujet sont d'accord sur ce point : notre attention est le passe-partout du succès ! C'est là où les grands-parents pourraient parfois avoir un avantage sur les parents, s'ils réussissent à négocier avec le jeune la coupure des notifications, voire la confiscation pure et simple du téléphone pendant la durée d'une petite séance de maths chez Papi et Mamie, ou peut-être encore mieux : que le jeune lance forest sur son smartphone (s'il lit ces lignes, je lui recommande aussi habitica, en passant...). 

    A partir de là, les questions que l'on peut poser au jeune pour lui suggérer des activités et des perspectives de nature à le faire avancer dans la compréhension et donc dans la résolution de son problème sont les mêmes que pour les parents, ou les grandes sœurs, cousines, cousins, tontons et tatas sollicités...


Question subsidiaire 

   Selon vous, comment les jeunes pourraient-ils aider leurs parents à aider leurs grands-parents à les aider eux-mêmes en maths ? 

Une réponse me vient directement à l'esprit : en leur faisant connaître le blog de La Méthode Eurêka ! pour réussir en mathématiques...  ! En cherchant bien, je suis sûr que vous pourrez en trouver bien d'autres 👍